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[39-45] Armée française 1943-1945 - 1. Ordre de bataille et effectifs
(trop ancien pour répondre)
Jacqueline Devereaux
2004-05-08 09:52:11 UTC
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1. Ordre de bataille et effectifs.

Lors de la capitulation du 3ème Reich à Berlin, le 8 mai 1945, les
effectifs de l'Armée française se montèrent à un total de
700000 hommes.

En septembre 1944, avant son "blanchiment", la 1ère Armée française
était essentiellement composée de troupes levées en Afrique du Nord.

173000 Tunisiens, Marocains et Algériens, 168000 Français et Européens
originaires d'Afrique dit plus tard "Pieds-Noirs", 20000 Français évadés
de France, 35000 Corses à partir de janvier 1944.

Elle enregistra à la fin de la guerre 40000 tués, dont 20000 Européens
et 20000 non Européens (18% des ses effectifs!) et 72000 blessés.

(Source: Armée d'Afrique 1942/45. Narbonne)


1.1. Voici une liste exhaustive de toutes les unités françaises le
8 mai 1945.

- 1ère Armée française -

* 1ère Division française libre (1ère DFL)
* 2ème Division d'infanterie marocaine (2ème DIM)
* 3ème Division d'infanterie algérienne (3ème DIA)
* 4ème Division marocaine de montagne (4ème DMM)
* 9ème Division d'infanterie Coloniale (9ème DIC)
* 1ère Division blindée (1ère DB)
* 2ème Division blindée (2ème DB)
* 5ème Division blindée (5ème DB)

- Unités ne participant pas aux opérations de la 1ère Armée.

* 1ère Division d'infanterie (1ère DI)
* 10ème Division d'infanterie (10ème DI)
* 14ème Division d'infanterie (14ème DI)
* 19ème Division d'infanterie (19ème DI)
* 23ème Division d'infanterie (23ème DI)
* 25ème Division d'infanterie (25ème DI)
* 36ème Division d'infanterie (36ème DI)
* 27ème Division alpine (27ème DA)
* 3ème Division blindée (3ème DB)



1.2. Bref rappel historique de ces unités.

* 1ère Division française libre (1ère DFL) -

L'authentique "1ère Division Française Libre" etait en réalité une unité
trop petite constituée de 2 faibles brigades formées en Palestine en mai
1941 et dissoute en août de la même année.

Ces 2 brigades sont reconstituées en décembre 1941 et mars 1942, et
officiellement réunies dans la nouvelle 1ère Division Française Libre le
1er février 1942 à Tobrouk, en Libye.

La 4ème Brigade française, formée en Egypte en février 1942, devient la
3ème brigade de la 1ère DFL, mais ne rejoint pas la division avant la
fin de la campagne tunisienne et ne participe à aucun combat en Afrique
du Nord.

En attendant, des éléments de la division, à l'origine sous le
commandement de Montgomery pour la poursuite de l'Africa Korps en
retraite à El Alamein, continuent à avancer avec la 8ème Armée
britannique sous le nom de "Colonne Volante Française."

La division participe aux derniers jours de la campagne tunisienne, et
est ensuite réorganisée en AFN (Afrique du Nord Française), avant de
partir pour l'Italie en avril 1944, où elle participe à la campagne avec
le CEFI (Corps Expéditionnaire Français d'Italie) jusqu'en juin 1944.

Elle participe ensuite aux opérations du débarquement en Provence
(opération Anvil-Dragon), le 16 août 1944, puis aux combats en Alsace.

Transferée pour la côte Atlantique en décembre 1944 pour soutenir
l'assaut contre les ports tenus par les Allemands, la division revient
précipitamment sur le Rhin en janvier 1945, pour réagir à la
contre-offensive allemande en Alsace et contrer la menace sur
Strasbourg.

La 1ère Division Française Libre termine la guerre avec le DFAA
(Détachement Français d'Armée des Alpes), à la frontière italienne.

Comme les autres divisions françaises ayant des racines en Afrique, la
1ère DFL subi "le blanchissement". 5 bataillons organiques du Cameroun,
d'AEF (Afrique Équatoriale Française) et de Djibouti, usés et à bout de
force, sont remplacés par des bataillons FFI en septembre et octobre
1944.

Bien qu'officiellement renommée "1ère Division Motorisée d'Infanterie"
le 27 mars 1944, ensuite "1ère Division de Marche d'Infanterie" le 1 mai
1944, la division fut universellement connue en tant que "1ère Division
Française Libre".


* 2ème Division d'infanterie marocaine (2ème DIM) -

La 2ème DIM fut formée au Maroc en mai 1943 par des éléments de la
Division Meknes de la garnison d'Afrique du Nord Française. Elle est
déplacée en Italie en novembre 1943 et participe aux opérations alliées
jusqu'à Florence dans le CEFI. Déplacée dans le sud de la France peu de
temps après les débarquements de l'opération Anvil-Dragon, elle se bat
avec la 1ère Armée française depuis la Provence jusqu'au Rhin et au
Danube, où elle termine la guerre en mai 1945.

Comme pour les autres divisions françaises formées avec des troupes
indigènes d'Afrique, la 2ème DIM subit le "blanchiment": un régiment
marocain d'origine est remplacé par un régiment avec les FFI levés
durant la campagne en France.

Les troupes marocaines étaient très respectées par les Alliés, surtout
par les Américains et les Belges, et craintes par les Allemands.

Depuis mai 1940, ces derniers les surnommaient "Hirondelles de la Mort".
les combattants marocains servant dans la 1ère Armée française sont
probablement eux-mêmes à l'origine de cet aphorisme haut en couleur:
"les Tunisiens sont des femmes, les Algériens sont des hommes et les
Marocains sont des héros".


* 3ème Division d'infanterie algérienne (3ème DIA) -

La 3ème DIA est créée en Algérie le 1er mai 1943 avec des éléments de la
Division Constantine en garnison en Afrique du Nord française. Elle est
déplacée en Italie en décembre 1943 et participe aux opérations alliées
jusqu'à Sienne dans le CEFI.

Elle est ensuite retirée du front italien et participe au débarquement
dans le sud de la France, le 16 août 1944.

En tant que composante de l'"Armée-B" française, renommée 1ère Armée
française le 15 septembre 1944, la 3ème DIA participe aux campagnes de
Provence, d'Alsace-Lorraine, et du Rhin jusqu'au Danube, en mai 1945. Le
49ème Régiment d'infanterie, formé d'anciens FFI, rejoint la division en
février 1945 et le 7ème Régiment algérien est dissous le mois suivant.


* 4ème Division marocaine de montagne (4ème DMM) -

La 4ème DMM est créée à Casablanca en juin 1943, issue de la 3ème
Division d'infanterie marocaine renommée. A l'origine formée avec 3
régiments de Marocains.

le 2ème RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains) est remplacé par le
1er RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) le 15 août 1944. Le
27ème Régiment d'infanterie, formé de FFI, rejoint la division en mars
1945 et le 1er RTA est dissous en avril 1945.

La 4ème DMM servi avec le CEFI en 1944, avec 2 de ses régiments
temporairement assignés au "Corps de Montagne" français. Après son
arrivée dans le sud de la France en septembre 1944, la division est
séparée en plusieurs groupes tactiques autonome.

Le Quartier Général, le 1er RTM et d'autres éléments divisionnaires font
mouvement pour stabiliser la situation dans les Alpes sur la frontière
franco-italienne.

Le 6ème RTM est détaché dans le secteur des Vosges/Belfort. En
attendant, quelques éléments du 1er RTA tiennent garnison à Marseille,
tandis que d'autres éléments du régiment restent en Italie avec le CEFI.

Répartie à partir de décembre 1944, elle continue à faire campagne
simultanément en France, en Italie et en Allemagne.


* 9ème Division d'infanterie coloniale (9ème DIC) -

Officiellement crée le 16 juillet 1943 en Algérie, les composants de la
9ème DIC, à peine formés, subissent déjà des pertes tragiques: environ
500 hommes du 4ème RTS (Régiment de Tirailleurs Sénégalais) meurent le
20 avril 1943 quand, en route vers l'Afrique du Nord Française, leur
navire de transport est torpillé par le sous-marin U-565. 35 hommes du
13ème RTS sont également tués dans une attaque aérienne de la Luftwaffe
sur Alger dans la nuit du 4 au 5 juin 1943.

La division est assemblée en octobre 1943 à Mostaganem, puis ses
principaux éléments, partant d'Oran, libère la Corse en avril 1944.

Jusqu'en mai 1944, la 9ème DIC prend ses quartier garnison dans l'île.

En juin 1944, les 4ème et 13ème RTS débarquent sur l'Ile d'Elbe et sont
retournent ensuite en Corse. Dans leur sillage, le 6ème RTS s'est
déplacé sur l'Ile d'Elbe pour assurer sa garnison.

A la mi-juillet 1944, la 9ème DIC est de nouveau rassemblée en Corse.

La 9ème Coloniale participe ensuite aux opération de l'"Armée-B", puis
de la 1ère Armée Française, des côte de Provence jusqu'au Rhin puis
termine la guerre en Allemagne.

Après que les troupes des 3 régiments sénégalais aient été remplacées
par des troupes blanches FFI ("blanchiment" imposé par les conditions
climatiques en France) en novembre 1944, les régiments furent
reintitulées "Régiments d'infanterie coloniaux."


* 1ère Division blindée (1ère DB) -

La 1ère Division blindée française a été levée en mai 1943, basée sur la
BLM (Brigade Légère Mécanisée) du Colonel du Vigier, qui avait servi
dans la garnison française vichyste d'Afrique du Nord, et s'était battu
contre l'Axe dans la campagne tunisienne.

Comme les 1ère DFL et 3ème DIA, elle navigue vers le sud de la France et
participe à l'opération Anvil-Dragon, le 16 août 1944, puis aux
campagnes de Provence, d'Alsace-Lorraine puis finalement d'Allemagne.
Tout comme la 5ème Division blindée, ses CC (Combat Command, groupement
opérationnels autonomes) sont souvent dispersée en soutien des unités
d'infanterie.


* 2ème Division blindée (2ème DB) -

Certainement la division française la plus illustre et la plus célèbre !

Après la réddition de l'Axe en Tunisie, la Force "L" du Général Leclerc
commence sa reconversion d'abord en tant que 2ème DFL (Division
Française Libre).

La 2ème Division blindée d'origine avait déjà commencé sa formation en
mai 1943, mais quand il a été décidé d'équiper de tanks Sherman la
division Leclerc, elle est renommée 5ème Division blindée.

La 2ème DFL de Leclerc recevant alors le nom de 2ème Division Blindée le
24 mai 1943, par droit d'ancienneté.

La 2ème DB se différentie des autres forces françaises parce qu'elle a
été transférée d'Afrique du Nord Française au Royaume-Uni, ne
participant pas aux campagnes du CEFI et de l'"Armée-B" en Provence.

Affecté à une tâche basée sur des considérations politiques, la division
débarque en Normandie le 1er août 1944 et libère Paris le 25.

La 2ème Division blindée a en fait passé un faible part de la guerre
sous commandement français, étant assignée le plus souvent aux
Américains.

En avril 1945, elle est transférée sur la côte Atlantique pour aider à
la réduction de la forteresse de Royan tenue par les Allemands, à
l'embouchure de la Gironde, puis finalement redirigée en Allemagne en
mai 1945, où elle participe, avec les 3ème Division d'infanterie et
101ème Division aéroportée US, à la capture du "Nid d'Aigle" d'Hitler.


* 5ème Division blindée (5ème DB) -

La 2ème Division blindée française d'origine, formée le 1er mai 1943,
est renommée 5ème Division Blindée le 16 juillet 1943, permettant ainsi
à la 2ème DFL de Leclerc de se reconvertir en 2ème Division blindée.

Comprenant à l'origine une brigade de chars et une brigade d'appui, la
5ème Division blindée est, tout comme la 2ème Division blindée de
Leclerc, rééquipé et réorganisé selon les standards américains, avec 3
Combat Command (groupements tactiques) autonomes.

Suivant l'exemple de la 1ère Division blindée, ses CC seront
généralement détachées pour soutenir les divisions d'infanterie
française, telle que la 3ème DIA ou la 9ème DIC.


* 1ère Division d'infanterie (1ère DI) -

La 1ère DI française (à ne pas confondre avec la 1ère DFL), appelée à
l'origine 1ère DCEO (Division Coloniale d'Extrême-Orient), est créé
spécialement pour les futurs opérations en Indochine)

La division est, malgré sa numérotation, une des dernières unités
françaises formée, peu avant la fin de la guerre.

Ses régiments la composant sont initialement formés séparément. Les
43ème et 110ème Régiments d'infanterie dans le secteur de
Lille-Saint-Omer (1ère Région Militaire), le 1er à l'extérieur de Royan
et assemblés dans la région de Bourges, avant son déplacement en
Allemagne.

La division servit essentiellement pour la sécurité, la garnison et un
rôle d'occupation aux derniers jours de la guerre.


* 10ème Division d'infanterie (10ème DI) -

La 10ème Division d'infanterie française est formée dans la Région
parisienne en automne 1944, déplacée vers l'est pour participer à la
contre-offensive alliée dans les Ardennes belges, mais finalement
transférée dans les Vosges pour secourir des éléments de la 1ère Armée
française en difficulté.

Du fait de l'urgence et des revers sur le front vosgien, la division
était incomplètement formée, entraînée et équipée quand elle a été
déployée, avec le 46ème Régiment d'infanterie détaché et aucune
artillerie en main, mais des effectifs divers et disparates.

En février 1945, la division est déplacée sur la côte Atlantique où elle
y pass le reste de la guerre dans la réserve avec des éléments soutenant
les sièges des divers ports tenus par les Allemands.


* 14ème Division d'infanterie (14ème DI) -

La 14ème Division d'infanterie, nom d'origine "Colmar et Mulhouse",
était commandée par le général de Lattre de Tassigny en France en mai
1940.

Reconstituée en 1944, levée sur d'anciens éléments FFI avec un
équipement incomplet de sources diverses, elle servit en 1945 dans la
1ère Armée française de de Lattre de Tassigny.

La division a uniquement été employée en garnison, pour la sécurité et
le rôle d'occupation d'après guerre.


* 19ème Division d'infanterie (19ème DI) -

La 19ème Division d'infanterie française était une division faible,
incomplète, formée de bataillons FFI hétérogènes pour contenir la poche
tenue par les Allemands à Lorient/Quiberon. Ses bataillons ont été
graduellement réorganisés dans des régiments.

A la différence de Royan et de La Rochelle, aucun assaut principal n'a
été fait contre la poche et la garnison allemande, qui déposa les armes
le 10 mai 1945, 3 jours après la capitulation du 3ème Reich.


* 23ème Division d'infanterie (23ème DI) -

La 23ème Division d'infanterie française, aussi connu sous le nom de
"Division de marche Oléron", était une autre unité faible créée pour
contrôler des bataillons FFI existants assiégeant les ports
Atlantiques tenus par les Allemands.

Ses éléments ont été déployés à Royan, à l'embouchure de la Gironde, et
à La Rochelle. Les 50ème et 158ème Régiments attaquent et capturent
Royan en avril 1945, en coordination avec la 2ème Division blindée de
Leclerc, puis ensuite, avec le 6ème Régiment et différentes autres
forces, attaquent l'Ile d'Oléron et le périmètre de La Rochelle/La
Pallice.

Les forces allemandes de la poche de la Rochelle déposent finalement les
armes le 9 mai 1945, 48 heures après la capitulation du 3ème Reich.


* 25ème Division d'infanterie (25ème DI) -

La 25ème Division d'infanterie française est aussi une division
incomplète, formée tard dans la guerre, pour contrôler des unités FFI
déjà en place assiégeant des ports tenus par les Allemands,
Saint-Nazaire en l'occurrence, qui ne s'est pas rendue que le 11 mai
1945.


* 36ème Division d'infanterie (36ème DI) -

La 36ème Division d'infanterie française est chronologiquement la
dernière unité formée, en mai 1945, avec 2 régiments de garnison dans le
secteur Toulouse, et 1 à Bordeaux. La division ne participe à aucune
action sur le terrain à proprement parlé.


* 1ère Division alpine (1ère DA) -

Les bataillons FFI aux alentours de la frontière franco-italienne ont
formé la 1ère Division alpine française à la fin d'août 1944 pour
participer à la libération des Alpes.

Elle a été organisée en demi-brigades indépendantes, qui ont été à leur
tour divisées en bataillons divers de force et d'équipement variable,
avec de l'artillerie et une motorisation limitées.

La division est dissoute en novembre 1944, avec des transferts
d'éléments vers la nouvelle 27ème Division alpine.


* 27ème Division alpine (27ème DA) -

La 27ème Division alpine française est créée en novembre 1944, en grande
partie avec d'anciens éléments FFI de la 1ère Division alpine dissoute
et elle a continué à être soutenue par des bandes de FFI divers au cours
de la campagne sur la frontière franco-italienne.

Comme pour les plus anciennes unités FFI, les appellations de celles
appartenant à la division ont évolué constamment pendant le processus
"de régularisation".

Tandis que les forces allemandes et italiennes fascistes conservaient le
contrôle des passages dans la montagne, la division a passé un hiver
calme, patrouillant et se préparant pour une offensive de printemps, qui
n'eut jamais lieu.


* 3ème Division blindé (3ème DB) -

La 3ème Division blindée française est initialement créée en Tunisie en
juin 1943, à partir d'éléments de formations diverses à sa disposition à
la fin de la campagne tunisienne.

Ce n'est qu'en septembre 1943 qu'elle exista officiellement.

En octobre elle fut transférée au Maroc pour être plus proche sa source
d'approvisionnement en matériel américain.

La division incomplète est dissoute le 1er septembre 1944, ses éléments
étant expédiés en France peu après comme des renforts, ou en
remplacements pour la 1ère Division blindée en Allemagne.

Après la capitulation allemande, elle est recrée dans le secteur de
Limoges (12ème Région Militaire française).

La division ne participe à aucune action sur le terrain.

---
Sources: http://freefrench.free.fr
http://livresdeguerre.free.fr/forum/sujet.php?sujet=234
http://www.memoire-net.org/local/spahis/spahi1.html
--
Jacqueline "Jade" Devereaux - ***@tiscali.be
Lois S.N.A.F.U. (Situation Normal All Fucked Up):
- "Toute tartine beurrée livrée à elle-même tombera du côté beurré."
- "Plus on est confiant dans sa capacité à dominer une machine,
plus on passe pour un(e) con(ne) quand ça foire."
--
Bubulle
2004-05-08 22:59:30 UTC
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Post by Jacqueline Devereaux
1. Ordre de bataille et effectifs.
Lors de la capitulation du 3ème Reich à Berlin, le 8 mai 1945, les
effectifs de l'Armée française se montèrent à un total de
700000 hommes.
En septembre 1944, avant son "blanchiment", la 1ère Armée française
était essentiellement composée de troupes levées en Afrique du Nord.
173000 Tunisiens, Marocains et Algériens, 168000 Français et Européens
originaires d'Afrique dit plus tard "Pieds-Noirs", 20000 Français évadés
de France, 35000 Corses à partir de janvier 1944.
Elle enregistra à la fin de la guerre 40000 tués, dont 20000 Européens
et 20000 non Européens (18% des ses effectifs!) et 72000 blessés.
(Source: Armée d'Afrique 1942/45. Narbonne)
1.1. Voici une liste exhaustive de toutes les unités françaises le
8 mai 1945.
- 1ère Armée française -
* 1ère Division française libre (1ère DFL)
* 2ème Division d'infanterie marocaine (2ème DIM)
* 3ème Division d'infanterie algérienne (3ème DIA)
* 4ème Division marocaine de montagne (4ème DMM)
* 9ème Division d'infanterie Coloniale (9ème DIC)
* 1ère Division blindée (1ère DB)
* 2ème Division blindée (2ème DB)
* 5ème Division blindée (5ème DB)
- Unités ne participant pas aux opérations de la 1ère Armée.
* 1ère Division d'infanterie (1ère DI)
* 10ème Division d'infanterie (10ème DI)
* 14ème Division d'infanterie (14ème DI)
* 19ème Division d'infanterie (19ème DI)
* 23ème Division d'infanterie (23ème DI)
* 25ème Division d'infanterie (25ème DI)
* 36ème Division d'infanterie (36ème DI)
* 27ème Division alpine (27ème DA)
* 3ème Division blindée (3ème DB)
1.2. Bref rappel historique de ces unités.
* 1ère Division française libre (1ère DFL) -
L'authentique "1ère Division Française Libre" etait en réalité une unité
trop petite constituée de 2 faibles brigades formées en Palestine en mai
1941 et dissoute en août de la même année.
Ces 2 brigades sont reconstituées en décembre 1941 et mars 1942, et
officiellement réunies dans la nouvelle 1ère Division Française Libre le
1er février 1942 à Tobrouk, en Libye.
La 4ème Brigade française, formée en Egypte en février 1942, devient la
3ème brigade de la 1ère DFL, mais ne rejoint pas la division avant la
fin de la campagne tunisienne et ne participe à aucun combat en Afrique
du Nord.
En attendant, des éléments de la division, à l'origine sous le
commandement de Montgomery pour la poursuite de l'Africa Korps en
retraite à El Alamein, continuent à avancer avec la 8ème Armée
britannique sous le nom de "Colonne Volante Française."
La division participe aux derniers jours de la campagne tunisienne, et
est ensuite réorganisée en AFN (Afrique du Nord Française), avant de
partir pour l'Italie en avril 1944, où elle participe à la campagne avec
le CEFI (Corps Expéditionnaire Français d'Italie) jusqu'en juin 1944.
Elle participe ensuite aux opérations du débarquement en Provence
(opération Anvil-Dragon), le 16 août 1944, puis aux combats en Alsace.
Transferée pour la côte Atlantique en décembre 1944 pour soutenir
l'assaut contre les ports tenus par les Allemands, la division revient
précipitamment sur le Rhin en janvier 1945, pour réagir à la
contre-offensive allemande en Alsace et contrer la menace sur
Strasbourg.
La 1ère Division Française Libre termine la guerre avec le DFAA
(Détachement Français d'Armée des Alpes), à la frontière italienne.
Comme les autres divisions françaises ayant des racines en Afrique, la
1ère DFL subi "le blanchissement". 5 bataillons organiques du Cameroun,
d'AEF (Afrique Équatoriale Française) et de Djibouti, usés et à bout de
force, sont remplacés par des bataillons FFI en septembre et octobre
1944.
Bien qu'officiellement renommée "1ère Division Motorisée d'Infanterie"
le 27 mars 1944, ensuite "1ère Division de Marche d'Infanterie" le 1 mai
1944, la division fut universellement connue en tant que "1ère Division
Française Libre".
* 2ème Division d'infanterie marocaine (2ème DIM) -
La 2ème DIM fut formée au Maroc en mai 1943 par des éléments de la
Division Meknes de la garnison d'Afrique du Nord Française. Elle est
déplacée en Italie en novembre 1943 et participe aux opérations alliées
jusqu'à Florence dans le CEFI. Déplacée dans le sud de la France peu de
temps après les débarquements de l'opération Anvil-Dragon, elle se bat
avec la 1ère Armée française depuis la Provence jusqu'au Rhin et au
Danube, où elle termine la guerre en mai 1945.
Comme pour les autres divisions françaises formées avec des troupes
indigènes d'Afrique, la 2ème DIM subit le "blanchiment": un régiment
marocain d'origine est remplacé par un régiment avec les FFI levés
durant la campagne en France.
Les troupes marocaines étaient très respectées par les Alliés, surtout
par les Américains et les Belges, et craintes par les Allemands.
Depuis mai 1940, ces derniers les surnommaient "Hirondelles de la Mort".
les combattants marocains servant dans la 1ère Armée française sont
"les Tunisiens sont des femmes, les Algériens sont des hommes et les
Marocains sont des héros".
* 3ème Division d'infanterie algérienne (3ème DIA) -
La 3ème DIA est créée en Algérie le 1er mai 1943 avec des éléments de la
Division Constantine en garnison en Afrique du Nord française. Elle est
déplacée en Italie en décembre 1943 et participe aux opérations alliées
jusqu'à Sienne dans le CEFI.
Elle est ensuite retirée du front italien et participe au débarquement
dans le sud de la France, le 16 août 1944.
En tant que composante de l'"Armée-B" française, renommée 1ère Armée
française le 15 septembre 1944, la 3ème DIA participe aux campagnes de
Provence, d'Alsace-Lorraine, et du Rhin jusqu'au Danube, en mai 1945. Le
49ème Régiment d'infanterie, formé d'anciens FFI, rejoint la division en
février 1945 et le 7ème Régiment algérien est dissous le mois suivant.
* 4ème Division marocaine de montagne (4ème DMM) -
La 4ème DMM est créée à Casablanca en juin 1943, issue de la 3ème
Division d'infanterie marocaine renommée. A l'origine formée avec 3
régiments de Marocains.
le 2ème RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains) est remplacé par le
1er RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) le 15 août 1944. Le
27ème Régiment d'infanterie, formé de FFI, rejoint la division en mars
1945 et le 1er RTA est dissous en avril 1945.
La 4ème DMM servi avec le CEFI en 1944, avec 2 de ses régiments
temporairement assignés au "Corps de Montagne" français. Après son
arrivée dans le sud de la France en septembre 1944, la division est
séparée en plusieurs groupes tactiques autonome.
Le Quartier Général, le 1er RTM et d'autres éléments divisionnaires font
mouvement pour stabiliser la situation dans les Alpes sur la frontière
franco-italienne.
Le 6ème RTM est détaché dans le secteur des Vosges/Belfort. En
attendant, quelques éléments du 1er RTA tiennent garnison à Marseille,
tandis que d'autres éléments du régiment restent en Italie avec le CEFI.
Répartie à partir de décembre 1944, elle continue à faire campagne
simultanément en France, en Italie et en Allemagne.
* 9ème Division d'infanterie coloniale (9ème DIC) -
Officiellement crée le 16 juillet 1943 en Algérie, les composants de la
9ème DIC, à peine formés, subissent déjà des pertes tragiques: environ
500 hommes du 4ème RTS (Régiment de Tirailleurs Sénégalais) meurent le
20 avril 1943 quand, en route vers l'Afrique du Nord Française, leur
navire de transport est torpillé par le sous-marin U-565. 35 hommes du
13ème RTS sont également tués dans une attaque aérienne de la Luftwaffe
sur Alger dans la nuit du 4 au 5 juin 1943.
La division est assemblée en octobre 1943 à Mostaganem, puis ses
principaux éléments, partant d'Oran, libère la Corse en avril 1944.
Jusqu'en mai 1944, la 9ème DIC prend ses quartier garnison dans l'île.
En juin 1944, les 4ème et 13ème RTS débarquent sur l'Ile d'Elbe et sont
retournent ensuite en Corse. Dans leur sillage, le 6ème RTS s'est
déplacé sur l'Ile d'Elbe pour assurer sa garnison.
A la mi-juillet 1944, la 9ème DIC est de nouveau rassemblée en Corse.
La 9ème Coloniale participe ensuite aux opération de l'"Armée-B", puis
de la 1ère Armée Française, des côte de Provence jusqu'au Rhin puis
termine la guerre en Allemagne.
Après que les troupes des 3 régiments sénégalais aient été remplacées
par des troupes blanches FFI ("blanchiment" imposé par les conditions
climatiques en France) en novembre 1944, les régiments furent
reintitulées "Régiments d'infanterie coloniaux."
* 1ère Division blindée (1ère DB) -
La 1ère Division blindée française a été levée en mai 1943, basée sur la
BLM (Brigade Légère Mécanisée) du Colonel du Vigier, qui avait servi
dans la garnison française vichyste d'Afrique du Nord, et s'était battu
contre l'Axe dans la campagne tunisienne.
Comme les 1ère DFL et 3ème DIA, elle navigue vers le sud de la France et
participe à l'opération Anvil-Dragon, le 16 août 1944, puis aux
campagnes de Provence, d'Alsace-Lorraine puis finalement d'Allemagne.
Tout comme la 5ème Division blindée, ses CC (Combat Command, groupement
opérationnels autonomes) sont souvent dispersée en soutien des unités
d'infanterie.
* 2ème Division blindée (2ème DB) -
Certainement la division française la plus illustre et la plus célèbre !
Après la réddition de l'Axe en Tunisie, la Force "L" du Général Leclerc
commence sa reconversion d'abord en tant que 2ème DFL (Division
Française Libre).
La 2ème Division blindée d'origine avait déjà commencé sa formation en
mai 1943, mais quand il a été décidé d'équiper de tanks Sherman la
division Leclerc, elle est renommée 5ème Division blindée.
La 2ème DFL de Leclerc recevant alors le nom de 2ème Division Blindée le
24 mai 1943, par droit d'ancienneté.
La 2ème DB se différentie des autres forces françaises parce qu'elle a
été transférée d'Afrique du Nord Française au Royaume-Uni, ne
participant pas aux campagnes du CEFI et de l'"Armée-B" en Provence.
Affecté à une tâche basée sur des considérations politiques, la division
débarque en Normandie le 1er août 1944 et libère Paris le 25.
La 2ème Division blindée a en fait passé un faible part de la guerre
sous commandement français, étant assignée le plus souvent aux
Américains.
En avril 1945, elle est transférée sur la côte Atlantique pour aider à
la réduction de la forteresse de Royan tenue par les Allemands, à
l'embouchure de la Gironde, puis finalement redirigée en Allemagne en
mai 1945, où elle participe, avec les 3ème Division d'infanterie et
101ème Division aéroportée US, à la capture du "Nid d'Aigle" d'Hitler.
* 5ème Division blindée (5ème DB) -
La 2ème Division blindée française d'origine, formée le 1er mai 1943,
est renommée 5ème Division Blindée le 16 juillet 1943, permettant ainsi
à la 2ème DFL de Leclerc de se reconvertir en 2ème Division blindée.
Comprenant à l'origine une brigade de chars et une brigade d'appui, la
5ème Division blindée est, tout comme la 2ème Division blindée de
Leclerc, rééquipé et réorganisé selon les standards américains, avec 3
Combat Command (groupements tactiques) autonomes.
Suivant l'exemple de la 1ère Division blindée, ses CC seront
généralement détachées pour soutenir les divisions d'infanterie
française, telle que la 3ème DIA ou la 9ème DIC.
* 1ère Division d'infanterie (1ère DI) -
La 1ère DI française (à ne pas confondre avec la 1ère DFL), appelée à
l'origine 1ère DCEO (Division Coloniale d'Extrême-Orient), est créé
spécialement pour les futurs opérations en Indochine)
La division est, malgré sa numérotation, une des dernières unités
françaises formée, peu avant la fin de la guerre.
Ses régiments la composant sont initialement formés séparément. Les
43ème et 110ème Régiments d'infanterie dans le secteur de
Lille-Saint-Omer (1ère Région Militaire), le 1er à l'extérieur de Royan
et assemblés dans la région de Bourges, avant son déplacement en
Allemagne.
La division servit essentiellement pour la sécurité, la garnison et un
rôle d'occupation aux derniers jours de la guerre.
* 10ème Division d'infanterie (10ème DI) -
La 10ème Division d'infanterie française est formée dans la Région
parisienne en automne 1944, déplacée vers l'est pour participer à la
contre-offensive alliée dans les Ardennes belges, mais finalement
transférée dans les Vosges pour secourir des éléments de la 1ère Armée
française en difficulté.
Du fait de l'urgence et des revers sur le front vosgien, la division
était incomplètement formée, entraînée et équipée quand elle a été
déployée, avec le 46ème Régiment d'infanterie détaché et aucune
artillerie en main, mais des effectifs divers et disparates.
En février 1945, la division est déplacée sur la côte Atlantique où elle
y pass le reste de la guerre dans la réserve avec des éléments soutenant
les sièges des divers ports tenus par les Allemands.
* 14ème Division d'infanterie (14ème DI) -
La 14ème Division d'infanterie, nom d'origine "Colmar et Mulhouse",
était commandée par le général de Lattre de Tassigny en France en mai
1940.
Reconstituée en 1944, levée sur d'anciens éléments FFI avec un
équipement incomplet de sources diverses, elle servit en 1945 dans la
1ère Armée française de de Lattre de Tassigny.
La division a uniquement été employée en garnison, pour la sécurité et
le rôle d'occupation d'après guerre.
* 19ème Division d'infanterie (19ème DI) -
La 19ème Division d'infanterie française était une division faible,
incomplète, formée de bataillons FFI hétérogènes pour contenir la poche
tenue par les Allemands à Lorient/Quiberon. Ses bataillons ont été
graduellement réorganisés dans des régiments.
A la différence de Royan et de La Rochelle, aucun assaut principal n'a
été fait contre la poche et la garnison allemande, qui déposa les armes
le 10 mai 1945, 3 jours après la capitulation du 3ème Reich.
* 23ème Division d'infanterie (23ème DI) -
La 23ème Division d'infanterie française, aussi connu sous le nom de
"Division de marche Oléron", était une autre unité faible créée pour
contrôler des bataillons FFI existants assiégeant les ports
Atlantiques tenus par les Allemands.
Ses éléments ont été déployés à Royan, à l'embouchure de la Gironde, et
à La Rochelle. Les 50ème et 158ème Régiments attaquent et capturent
Royan en avril 1945, en coordination avec la 2ème Division blindée de
Leclerc, puis ensuite, avec le 6ème Régiment et différentes autres
forces, attaquent l'Ile d'Oléron et le périmètre de La Rochelle/La
Pallice.
Les forces allemandes de la poche de la Rochelle déposent finalement les
armes le 9 mai 1945, 48 heures après la capitulation du 3ème Reich.
* 25ème Division d'infanterie (25ème DI) -
La 25ème Division d'infanterie française est aussi une division
incomplète, formée tard dans la guerre, pour contrôler des unités FFI
déjà en place assiégeant des ports tenus par les Allemands,
Saint-Nazaire en l'occurrence, qui ne s'est pas rendue que le 11 mai
1945.
* 36ème Division d'infanterie (36ème DI) -
La 36ème Division d'infanterie française est chronologiquement la
dernière unité formée, en mai 1945, avec 2 régiments de garnison dans le
secteur Toulouse, et 1 à Bordeaux. La division ne participe à aucune
action sur le terrain à proprement parlé.
* 1ère Division alpine (1ère DA) -
Les bataillons FFI aux alentours de la frontière franco-italienne ont
formé la 1ère Division alpine française à la fin d'août 1944 pour
participer à la libération des Alpes.
Elle a été organisée en demi-brigades indépendantes, qui ont été à leur
tour divisées en bataillons divers de force et d'équipement variable,
avec de l'artillerie et une motorisation limitées.
La division est dissoute en novembre 1944, avec des transferts
d'éléments vers la nouvelle 27ème Division alpine.
* 27ème Division alpine (27ème DA) -
La 27ème Division alpine française est créée en novembre 1944, en grande
partie avec d'anciens éléments FFI de la 1ère Division alpine dissoute
et elle a continué à être soutenue par des bandes de FFI divers au cours
de la campagne sur la frontière franco-italienne.
Comme pour les plus anciennes unités FFI, les appellations de celles
appartenant à la division ont évolué constamment pendant le processus
"de régularisation".
Tandis que les forces allemandes et italiennes fascistes conservaient le
contrôle des passages dans la montagne, la division a passé un hiver
calme, patrouillant et se préparant pour une offensive de printemps, qui
n'eut jamais lieu.
* 3ème Division blindé (3ème DB) -
La 3ème Division blindée française est initialement créée en Tunisie en
juin 1943, à partir d'éléments de formations diverses à sa disposition à
la fin de la campagne tunisienne.
Ce n'est qu'en septembre 1943 qu'elle exista officiellement.
En octobre elle fut transférée au Maroc pour être plus proche sa source
d'approvisionnement en matériel américain.
La division incomplète est dissoute le 1er septembre 1944, ses éléments
étant expédiés en France peu après comme des renforts, ou en
remplacements pour la 1ère Division blindée en Allemagne.
Après la capitulation allemande, elle est recrée dans le secteur de
Limoges (12ème Région Militaire française).
La division ne participe à aucune action sur le terrain.
---
Sources: http://freefrench.free.fr
http://livresdeguerre.free.fr/forum/sujet.php?sujet=234
http://www.memoire-net.org/local/spahis/spahi1.html
--
- "Toute tartine beurrée livrée à elle-même tombera du côté beurré."
- "Plus on est confiant dans sa capacité à dominer une machine,
plus on passe pour un(e) con(ne) quand ça foire."
--
Y'en a marre du S P A M !!!!!!!!!!!
Faîtes-la taire, baîllonez-la, baîllonez-la !!!!!!!!!!!
Bubulle
2004-05-09 17:11:13 UTC
Permalink
Y'en a marre du SPAM !

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