Dans une charmante province de la France réelle, la Dordogne, furent
assassinés en août 1944 des hommes et des femmes. En ce mois d'août 2001
nous verrons ces jours prochains, "fêter" l'avénement comme la
- Le colonel de Boisson, maire de Doissat depuis 30 ans. Sa femme fut
également de la "fête" ;
- M. et Mme Coussy, maire de Saint Laurent sur Manoire ;
- Le commandant de gendarmerie Carrière, en retraite, à Périgueux ;
- M. l'abbé Bonnet, curé de Coulaures, dont le corps abandonné fut
dévoré par les chiens ;
- M. Hubert, liquoriste à Périgueux ;
- M. Delarbre, assassiné au cimetière de Périgueux, sur la tombe de sa
femme ;
- M. Ratineau, secrétaire à la mairie de Périgueux, qui fut torturé ;
- M. Roux, commissaire de police à Périgueux, qui fut torturé, laissé nu
et mourant toute une nuit sur les marches du Palais de Justice et achevé
le lendemain ;
- M. Monier, employé à la SNCF à Périgueux ;
- Le docteur Labrue, de Saint Astier, enlevé au sanatorium de Clairvivre
et assassiné à Lanouaille ;
- Le capitaine Meunier, en retraite à Saint Méard de Gurçon ;
- M. Dudreuilh, comptable à Couze, assassiné à Bouniagues ;
- M. Babin, éleveur, assassiné à Bouniagues ;
- MM. Bidault, Moreau et Vigier, "exécutés" devant le monument aux morts
de 1914 ;
- M. Thibaud, de Langlardie, commune de Varaignes ;
- M. Vacheyroux, notaire à Piégut-Pluviers, et son fils André,
assassinés après le pillage de leur maison ;
- MM. Moreau, père et fils, assassinés au château de Puyrazeau, à
Piégut-Pluvier ;
- Une religieuse de la Congrégation de Sainte Marthe, infirmière à
l'hôpital de Thiviers, enlevée et torturée et assassinée ;
- M. et Mme Charles Soury-Lavergne, de Rochechouart (Haute-Vienne) ;
- Une employée de la poste de Miallet, assassinée parce qu'elle refusait
de livrer sa caisse ;
- M. Maura, assassiné bien qu'appartenant au maquis ;
- M. Aymar, adjudant de gendarmerie, assassiné à Saint Cernin de l'Herm;
- M. Champeval, assassiné à La Sauvetat du Dropt, après qu'on lui ait
fait creuser et "essayer" sa tombe, sous les yeux d'un "commandant" qui
avait à cette époque une vingtaine d'années ;
- M. Boulanzou, receveur des finances en retraite à Chancelade (18 mars
1944) ;
- M. l'abbé Lascaux, curé de Jumilhac le Grand (mai 44) ;
- M. Noël Vachier, jardinier, âgé de 20 ans, assassiné le 24/7/44, son
père et sa mère incarcérés pendant 2 ans et dépouillés de leurs biens ;
- Un facteur de Thiviers, assassiné en mars 44, parce qu'il s'opposait
au pillage de la recette des postes ;
- M. Goulfié, assassiné le 8/7/44 bien qu'entré au maquis. Il a été
décoré à titre posthume de la Légion d'honneur ;
- M. Gelot, marchand de chevaux, assassiné à Boisse en juin 44 ;
- M. Lacoste, hôtelier à Périgueux, assassiné dans les bois de Thenon,
au début de 44.
Et l'on nous serine que nous vivons, actuellement, une époque
"d'insécurité"...
Je suis un peu comme les Aubrac : à défaut d'aller dans les écoles, je
suis disposé envers les jeunes gens qui fréquentent ces babillards, à
leur fournir sur leur département d'origine une description de cette
"libération"... si joyeuse !
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La vie est un roman.